Une folle équipée sauvage
A Nouâdhibou, nous avions pensé mettre notre 4X4 sur le train et filer vers l’est. Mais compte tenu d’une certaine tension dans le pays nous avons changé d’avis. Nous allions traverser une autre partie du désert. Pour rejoindre Nouakchott, il faut faire 2 à 3 jours de route en plein désert impérativement avec un guide mauritanien et partir à plusieurs voitures pour ne pas se retrouver en panne et mourir de soif.
Nous avons donc intégré un groupe de 6 voitures rencontrées durant le convoi militaire. Ces avec ses nouveaux amis que nous allions vivre 3 jours de rêve. 2 pompiers avec leurs femmes (en Renault 4 et CX Citroën), deux jeunes frères (en Mercedes), deux vieux baroudeurs (en Land Rover) et 2 bretons vivant au Sénégal et leur Oncle (en Saviem TP3 : photo ci-contre auprès du seul puits que nous avons rencontré.
Notre
guide s’appelait Abdou. Il connaissait ce désert si vaste comme sa poche
et était d’une grande gentillesse.
En quittant Nouâdhibou, nous sommes passés une nouvelle fois devant les douaniers. Ils nous ont fait compter tout notre argent pour vérifier si nous avions bien fait la déclaration. 2 d’entre eux on tenté de nous soutirer un " cadeau ", mais nous sommes restés fermes, n’ayant rien à nous reprocher.
Après
avoir longé la voix de chemin de fer, nous avons roulé à
vive allure à travers pierres et dunes de sables. Nous avons établit
notre bivouac à l’abri d’une dune, préparé à manger
et discuté tous ensemble. Le coucher du soleil était splendide
et la nuit étoilée comme on ne la voit que dans le Sahara. Magique…
Nous avons décidé de dormir à la belle étoile. Les nuits sont fraîches dans le désert. Nous avons un peu creusé le sable afin de faire un matelas plat. Sous la première couche, le sable était chaud. Le bonheur était là. Les étoiles, le silence et un matelas bien chaud… une nuit de rêve.
Au réveil, nos sacs de couchage étaient plein d’humidité. C’était une surprise. Abdou nous a expliqué que les gens du désert tendent des bâches pour la nuit et récupèrent ainsi l’eau nécessaire. Dans cette traversée nous avons croisé des hommes au milieu de nulle part…
Nous avons passé cette journée à rouler ; paysages magnifiques, chaleur forte mais pas étouffante et quelques angoisses pour notre 4X4. S’il tombait en panne ici, nous avions peu de chance de le récupérer. Heureusement un bon mécano faisait partie de l’expédition. Notre voiture chauffait un peu parfois, mais nous ne nous sommes jamais ensablés. La CX a été réparée à deux reprises, Jean Pierre le mécano à fait des exploits.
La dernière partie du trajet consiste à rouler sur la plage. Mais il faut arriver à marée basse et là, pas question de tomber en panne. Parfois, des camions sont emportés par la marée. Nous sommes arrivés trop tard pour pouvoir passer, alors nous avons dormis une nouvelle nuit entre mer et désert.
Le lendemain, nous nous sommes levés à 4h30 (c’est pas des vacances ça…). Nous avons roulé sur le sable et vu un très beau levé de soleil. Il n’y avait plus beaucoup de difficultés. Une dernière piste de tôle ondulée et s’en était fini. Vers midi, nous sommes arrivés à Nouakchott et avons filé vers Rosso la Frontière. La route était en goudron, le Sahara était derrière nous…