En Afrique, il y a quelque chose qui est surprenant. Très souvent, lorsque l’on demande l’âge à une personne, la réponse est évasive ou approximative. Cela se comprend pour les vieux, qui n’ont pas d’acte de naissance. De plus la conscience du calendrier n’est pas évidente loin dans la brousse.

De façon plus surprenante, certains enfants hésitent. Leurs parents ne les ont pas forcément enregistrés. C’est approximatif. Ce phénomène tend à disparaître, car il y a une prise de conscience progressive, même dans les villages les plus reculés.

Mais le problème de l’âge est encore présent. Au Sénégal, l’âge légal d’entrée en primaire est fixé à 6 ans. Cependant, nombreux sont ceux qui commencent à 10-12 ans. Or il faut avoir moins de 15 ans pour entrer en collège. Beaucoup se voient obligés d’arrêter prématurément l’école malgré de bons résultats. Les parents qui ont les moyens vont alors voir un juge qui rédige un " jugement supplétif ". C’est à dire que la date de naissance de l’enfant est modifiée. Ainsi, par exemple, un enfant de 14 ans prend un âge légal de 10 ans. Bien sûr, ce n’est pas légal. Ceci ne sera bientôt plus possible, car l’Etat prévoit d’informatiser le registre des naissances.

Mais pour le moment, pour de nombreux cas, c’est une solution qui permet de ne pas briser une scolarité