Etre étranger et arriver dans un village loin de tout, crée souvent une sensation, un événement dans la vie villageoise. La nouvelle que des blancs "sont venus" circule très vite. Se sont surtout les enfants les plus expressifs. Ils accourent en criant "toubabou, toubabou". Ils viennent vous saluer, vous toucher cette peau, ces cheveux qu’ils trouvent si étranges. Cette agitation "bon enfant", ces dizaines de bonjours, ses sourires enthousiastes vous remplissent le cœur de joie et de bonne humeur.

Par contre, les plus petits, n’ayant jamais vu de blancs sont parfois horrifiés. Alors ils vous regardent avec de grands yeux, comme si un extra-terrestre était subitement descendu du ciel. Certains se mettent à pleurer et se réfugient auprès de leur mère. Alors on se sent laid pour quelques instants…

Certaines mamans, profitent de cette situation. Si leur enfant est désobéissant, elles le menacent : "si tu n’es pas gentil, je t’amène chez les blancs". L’enfant, horrifié à cette idée tombe en larmes ou se calme subitement. Parfois, une maman va jusqu’à amener l’enfant à des blancs de passage (ça nous est arrivé) pour lui faire croire qu’elle passe sa menace à exécution…

Il n’est pas plaisant de passer pour "un vilain monsieur" (ni de voir le visage horrifié d’un enfant), mais nous nous consolons en nous disant que nous avons permis à une maman de passer quelques temps tranquille avec un enfant subitement devenu doux comme un agneau…

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" Oh le vilain monsieur "