L’EPIL

L’histoire d’EPIL (Escola Profissional Irmã Luiza) commence en 1911.

A cette époque Irmã Luiza (sœur Louise, de la charité Brésilienne) recueille une dizaine d’enfants pauvres et sans famille. Pendant 50 ans, et sans moyen, elle consacra sa vie aux orphelins.

En janvier 1968, l’archevêque Dom Sigaud, de Diamontina, demande aux frères de la congrégation Saint Gabriel de prendre le relais de l’œuvre d’Irmã Luiza.

L’orphelinat comptait à cette époque une soixantaine de pensionnaires vivants dans des locaux insalubres et vétustes.

Dès lors la " Sociédade Protetora da Infância " construit de vastes locaux et bien conditionnés.

Le 18 janvier 1968, les frères de Saint Gabriel créent l’EPIL.

Bien que reconnue d’utilité publique par la municipalité, l’Etat du Minas Gérais et le gouvernement fédéral, l’EPIL ne reçoit aucune aide. Ses seules ressources sont les ventes des productions des ateliers qui sont des commandes d’entreprises ou de particuliers. C’est l’imprimerie qui génère le plus de profit.

Les profits servent à l’achat de l’alimentation, de l’habillement, des fournitures scolaires, des matières premières pour les ateliers,…

Aujourd’hui, l’EPIL accueille 78 garçons de 7 à 18 ans, tous internes, gratuitement, dont 30% d’orphelins. Les demandes sont nombreuses et la priorité est donnée aux petits campagnards " sans famille " ou de familles rurales indigentes. Actuellement, il y a une liste d’attente de 35 élèves. D’autres organismes s’occupent des enfants de la rue.

Les enfants ont une demi-journée de classe dans l’école de la ville, soit le matin, l’après-midi ou le soir, selon l’âge. Des cours de soutien scolaire sont également assurés.

L’autre demi-journée, pour les enfants qui ont plus de 12 ans, est consacrée à l’apprentissage d’un métier. C’est qui fait l’originalité d’EPIL.

4 corps de métiers sont enseignés :

Les cours sont assurés soit par des frères, soit par d’anciens élèves devenus responsables d’atelier.

A 18 ans, les élèves qui quittent l’EPIL, trouvent généralement du travail dans leur métier et dans la région ou à Belo Horizonte pour les imprimeurs. Pour la petite histoire, un ancien élève a même créé sa propre imprimerie concurrençant ainsi directement l’EPIL.

Pour se reposer des semaines bien remplies, les enfants passent le samedi en plein air. L’EPIL possède 500 hectares de rochers déserts situés dans la montagne, à 40 kilomètres de Diamantina. Il y coule une rivière, le Dacamão.

Grâce à un barrage de fortune, les frères ont aménagé une piscine ombragée de 200 mètres de long, 10 mètres de large et de 3 mètres de profondeur, bordée d’une plage de sable.

Une maison de campagne a été construite sur le lieu.

Entre les rochers, au bord de l’eau, il y a quelques fonds de vallée qui sont mis en culture : riz, haricots, manioc, patates douces, maïs, ananas, canne à sucre, caféiers,… sans parler des 300 pieds d’arbres fruitiers qui donnent oranges, mandarines, citrons, mangues, avocats, bananes,…

Ces 500 hectares de terrain sont un " héritage " donné à l’EPIL par la veuve d’un riche " garimpeiro " (chercheur de diamants). C’est en 1980 que les frères ont commencé à s’en occuper.

Arrivés sur place à 9h00, la matinée est consacrée aux différents travaux de jardinage et d’entretien du lieu. L’après-midi est consacrée aux loisirs champêtres et nautiques : baignade, promenade, pêche, alpinisme, exploration, recherche de pierres précieuses, de fruits sauvages (mangabas, garirobas, pequis, panãs,…).

Le retour à l’EPIL se fait vers 19h00 et c’est le moment du " quartier libre ". Avec un peu d’argent de poche, les pensionnaires ont le droit de sortir, jusqu’à 21h00 pour les jeunes, 22h00 pour les plus anciens.

Cette structure est un beau témoignage de solidarité et d’apprentissage pour ces jeunes dont la vie est une rude épreuve dès leur plus jeune âge.

Je tiens à remercier, pour leur accueil et leur témoignage ; frère Roger Drapeau, directeur, frère Michel Tardi, responsable de la menuiserie, frère Laurent Vrignaud, livraison et recouvrement, frère François-Marie Mbengue professeur de sport, surveillance, aide aux devoirs, et tout particulièrement frère Laurent Le Floc’h, responsable de l’atelier d’électricité et aide aux devoirs, pour son aide précieuse à la réalisation de cet article et qui m’a rajeuni de quelques années avec les formules mathématiques appliquées en électricité.

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